La démocratie directe si chère à la Suisse prendrait-elle les couleurs d’un arbitrage populaire? Que le peuple puisse ou doive se prononcer sur un objet précis, défini, qui permette d’aller dans une direction établie grâce à la majorité des avis est une bonne chose. Malheureusement, un glissement s’opère en ce moment et le peuple est appelé en pompier là où le feu couve. Comment le parlement a-t-il pu accepter de soumettre à la population une initiative aussi entachée de lacunes, de questions ouvertes, de problèmes non réglés que celle sur les résidences secondaires? Tellement vague qu’il faut encore des mois d’affrontements pour définir son application et ceci en oubliant totalement le côté humain au profit d’une écologie de cailloux. Comme si cela ne suffisait pas, voilà qu’on nous demande maintenant de prendre position sur les réseaux de soins. Prendre position entre un moyen de renchérir encore la consultation pour la possibilité d’avoir un médecin de confiance ou de référence, ou de continuer à payer mais d’être la patate chaude qui se passe ici ou là, de préférence ou elle coûtera le moins. Là également toutes les questions sont ouvertes, on se contente de nous servir une soupe à la ciguë qu’on aurait, à la limite, préférée blette.