La réforme de l’orthographe a ses adeptes et ses détracteurs. Entre le langage sms et celui de l’Académie, la place est infinie pour celui qui veut y installer sa philosophie. Un tout petit chapeau peut parfois faire la différence. Suivant qu’on le garde, qu’on l’abaisse ou qu’on le délaisse…Jules Renard disait: «L’accent circonflexe est l’hirondelle de l’écriture». Drôle! Mais la frêle hirondelle, qui sous sa voûte voit naître la menace, ne peut dire que ça lui plaît! C’est plutôt un mauvais rêve aux relents douceâtres que les bêcheurs de l’Académie têtus comme des ânes hâbleurs et sans âge veulent imposer. Lâche est celui qui, regardant de sa fenêtre, fut-elle celle d’un hôpital ou d’un château, s’enfuir le fantôme du chapeau ne se révolte. Fâché, il devrait aussitôt sortir son bâton pour taper dans les côtes ou sur la tête de celui qui fait le bête à vouloir ôter des têtes tant de couvre-chef. Nous n’allons pas bâillonner l’hirondelle pour ses propos. Laissons-là de sa forêt verdâtre fêter sans gâteau mais avec des insectes grisâtres, son retour printanier. Crânement son mâle la soutiendra et l’emmènera vers les hauteurs d’un pylône d’où lisant ce simple texte, elle verra apparaître une quarantaine de circonflexes. Le jeu est à son goût. Et comme la Carême approche, elle se dit qu’elle va se faire un petit jeune! Pardon jeûne!