En matière de journalisme tel qu’il est vécu aujourd’hui, il existe des recettes pour être plus lu que la concurrence. Certaines sont absolues. Il faut une dose de people en politique, une autre sur les animaux, un peu de trash, du sexe. En Romandie, pour ce dernier, la place est prise par Le Matin qui sans faillir et photos à l’appui apporte chaque jour son lot de massages tantra, de tour de poitrine et le nombre d’ouvertures à utiliser sans se gêner. Pour ce qui est de la politique, nous manquons cruellement de sujets. Pas le moindre stiletto Louboutin pour Doris et pas d’ouragan non plus. Simonetta porte des jupes décentes sans jamais montrer ses genoux façon Brigitte. Schneider Ammann a le discours soporifique. Peut-être que le fringant Berset pourrait parfois être un sujet mais son ton cassant décourage les plus hardis. Pour le trash, à nouveau on confie le job au Matin. Il suffit que la police demande à ce que l’on ne publie plus la photo de la jeune fille au pair retrouvée vivante, pour découvrir le sujet en première page le lendemain avec sa photo à peine floutée. Restent les animaux, traités à toutes les sauces ils permettent avec leurs aventures d’amuser ou de s’indigner.
Tandis que, si nous étions dans la joyeuse hexagone, il serait tellement facile d’écrire qu’avec les 26’000 euros que dépense Macron pour se faire maquiller avant chaque apparition, il devient de plus en plus probable qu’il se prépare pour la prochaine fashion week de NewYork. D’ailleurs, on le verra défiler, comme il se doit sur les podiums, avec Nemo son labrador adopté. On pourrait même ouvrir les paris pour savoir qui sera le couturier heureux élu? Gaultier, Lagerfeld, Alaïa? Allez, je parie sur Galliano, histoire de bien corser le débat.