C’est peut-être une terrible nouvelle pour l’IFD (Impôt Fédéral Direct). Ce repère d’employés d’administration avait trouvé une source de revenus, certes contraire à la constitution, mais admise par la «justice» pour remplir ses caisses. Un petit jeu presque aussi subtil que les cars postaux. Il suffisait de pigeonner ces idiots qui pensent encore que, pour fonder une famille, il vaut mieux se marier. Le manque à gagner va dépasser le milliard! Une vraie catastrophe.
Après des décennies de controverse, sans doute pris d’un remord tardif sorti on ne sait d’où, le Conseil fédéral a lancé un projet pour stopper cette discrimination fiscale. Les couples mariés devraient être taxés comme les concubins. Bonne idée. Du moins au départ. Les comptables ont vite sorti leurs calculettes pour découvrir qu’ils allaient, si la chose se faisait, perdre 1,15 milliard. En affinant, ce sont les 80’000 couples mariés dont les deux époux travaillent qui économiseraient près de 700 millions. Les 250’000 couples retraités et toujours mariés économiseraient 300 millions. Quant aux couples mariés mais avec un seul revenu – ils sont 370’000 – ils auraient 150 millions de moins à donner à l’IFD. Autrement dit, une perte pour Berne, mais un hold up de moins sur les familles.
Quoique… les calculettes ont cliqué dans tous les sens. Les concubins avec enfant verraient, dans ce modèle, leurs impôts prendre l’ascenseur en fonction des revenus. Ils n’auront plus droit aux mêmes réductions que les époux avec enfants. Quant aux familles monoparentales, elles vont continuer de trinquer. Une bonne vieille règle comptable ne dit-elle pas qu’il faut prendre le trop pour mettre au moins et ainsi trouver l’équilibre? Berne peut se rassurer, elle pourra toujours pigeonner mais constitutionnellement.