Mais où est donc passé le parfois bucolique, mais souvent harassant métier de «cantonnier»? Ces préposés de la Voirie qui, poussant une brouette chargée d’outils sillonnaient villes et campagne pour entretenir les routes, couper les herbes l’été, sabler ou saler l’hiver et nettoyer de putrides miasmes humains aujourd’hui pudiquement appelés «littering»? Tout le monde les connaissait. Ils connaissaient tout le monde à passer une vie au milieu des habitudes des autres. Fini tout ça. Tout au plus peut-on voir, ici et là, de temps en temps, un homme en salopettes tirant un engin électrique muni de tuyaux avaleurs et pour cela appelé «Glouton»! Face à une immondice laissée par de peu délicats quidams, l’homme sort son tuyau et en rien de temps, Glouton avale tout. Non sans grognements de plaisir mais toutefois sans grand bruit. Hélas, il n’est pas donné à tout le monde de croiser Glouton et son maître sur son trottoir. En revanche, comme il faut aujourd’hui faire savoir que nettoyer l’environnement a un prix, on le fait à grand bruit. Ce prix se décline en trois pollutions graves. Je parle ici des débroussailleuses, des tondeuses et des souffleuses qui se distinguent d’abord au bruit équivalent à un mirage de l’armée en plein vol d’exercice. A l’heure où l’on prône les voitures électriques silencieuses…. Merci pour la tranquille après midi lorsque sévissent ces engins. Et si c’est sous votre balcon, pensez japonais! Vite sortez un masque, sans quoi vos poumons vont déguster l’épaisse poussière soulevée par ces souffleuses dont je n’ai toujours pas compris à quoi elles servent. Quant à celui qui les manie, il a probablement un bon ORL. Du bruit, de la poussière, des feuilles que l’on déplace et le CO2 dans tout ça? Il est temps que Greta s’empare du sujet.
Septembre 2019