On a tous envie de changer quelque chose. De voiture, de frigidaire, d’appartement voire de conjoint. Alors, pourquoi pas de président? Les Français l’ont fait. Ils ont cédé à la fascination d’un mot: changement! Après un trop long surf d’une campagne basée sur la détestation de l’autre et ne sachant plus sur quelle vague se risquer, ils ont opté pour l’utopie du changement.
L’utopie a pour but, selon Thomas More, inventeur du terme, de proposer une rupture avec un système politique existant et de proposer un modèle de société idéale. Tout un programme! Evidemment particulièrement utopique. Marx y avait aussi pensé. Mais les chimères et les fantasmes ont, de tout temps, nourri les espoirs des peuples. Dans une Europe vieillissante, en crise et fragilisée, une profession de foi basée sur la justice, la jeunesse et le refus de l’austérité ne changera pas les pattes d’un canard boiteux. La France est donc partie sur une utopie à long, long, très long terme.