Hormis certaines transactions bancaires, nous étions presque parfaits. Nous? La Suisse, petit pays paisible vivant tranquille, sans faire de vagues, sans feu au lac, sans têtes qui dépassent, avec un gouvernement bénit oui oui, bien installé dans sa routine. Un monde sans histoires, docile, gentil, qui suit la voie dictée par le bien aimé grand frère Big Brother et qui va son petit bonhomme de chemin.
Or, voilà-t-y pas que ce paisible verre d’eau a été agité de quelques vagues. Oh, pas de vraies tempêtes, juste un peu de résistance venue d’un canton possédant quelques têtes carrées au bon sens aiguisé: le Valais. Couchepin, Constantin, Bodenmann, Fournier, Rappaz, Freysinger, Gianadda, Loretan, autant de vraies personnalités qui, chacune avec sa sensibilité, a su faire en sorte que l’image de la Suisse ne ressemble pas à une icône délavée.
Mais aujourd’hui, dressée à la dictature d’une Europe chancelante et d’une économie américaine en déclin, la Suisse tient à s’aligner. A courber l’échine et à faire taire les quelques voix dissidentes du Valais, tant sur les impôts que sur les résidences secondaires. Le mot d’ordre est: tirez sur l’ambulance! Ainsi allons-nous tous vers ce monde insipide et linéaire dessiné pour notre futur.