Ministre français du budget, Jérôme Cahuzac a fait de la lutte contre la fraude fiscale l’une de ses priorités. Dès lors, il serait fort de café si des preuves étaient apportées qu’il ait possédé un compte en Suisse. Non point pour ce compte, après tout ce n’est pas (encore) un crime. Mais pour oser fustiger d’autres échappés d’un fisc trop gourmand. Pourtant, sans preuves tangibles, Cahuzac peut continuer à exercer. La France applique l’ article 11 de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 de l’ONU: «Toute personne accusée d’un acte délictueux est présumée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d’un procès public où toutes les garanties nécessaires à sa défense lui auront été assurées».
La vérité en deçà ou au-delà du Jura semble échapper à la règle universelle. En Suisse, un même procureur vient de prononcer par deux fois des peines pour crimes graves mais sans preuve. Ni arme ni preuve absolue pour Segalat et Légeret il manque même un cadavre pour ce dernier. On se souvient de La Fontaine. «Selon que vous soyez puissant ou misérable, le jugement de cour vous rendra blanc ou noir..»