Il est des domaines où, même sans le faire exprès, la Suisse arrive à cumuler des retards inexplicables.
En1985, Mikhail Gorbatchev inventait la «glasnot». En français, la transparence. Une fausse bonne idée qui a si bien accéléré la crise économique de l’URSS qu’elle l’a plongée dans un désarroi auquel le peuple n’a pu faire face. Ainsi sont nées les grèves, les révoltes, les impulsions nationalistes et la mafia russe terminant avec Poutine le magnifique… Gorbi fit si bien qu’on le démissionna. Trop tard.
Or, en 2013, notre Gorbatcheva à nous, Eveline pour les intimes, se lance à son tour dans la grande aventure de la transparence. Sa perestroïka (réforme économique) passe par la suppression du secret bancaire pour les ressortissants de son pays. La voilà qui vend son peuple aux fiscs cantonaux. Contre quoi? Voudrait-elle entraîner dans cette dérive toute velléité de cultiver des marchés qu’elle ne s’y prendrait pas différemment. Pourquoi donc faudrait-il que, 30 ans après un cuisant échec, le peuple Suisse doive subir lui aussi l’expérience d’une transparence à sens unique? A moins que suivent des glasnost d’Etat, militaire ou diplomatique? Dans le fond, le peuple y aurait alors droit. Non?