Alors que nous sortons une nouvelle maquette pour notre journal papier, une question s’impose dans les rédactions: jusqu’à quand allons-nous écrire pour des supports papier? Cette question va encore occuper les directions éditoriales pour quelques années. Et après? Ecrire pour le Net nécessite un grand sens populaire. Sachant qu’un mot clé va susciter un clic qui comptera pour un lecteur, il faut connaître ou deviner tous les mots qui font tilt et donc clic. Diligents et hyperactifs, des robots sélectionnent ces mots pour les proposer en tête de liste des potentiels clics. Cela s’appelle une lecture par algorithme de tri automatique. Donc, le souci du journaliste est de trouver LE mot clé générant un maximum de clics pour éviter de prendre une claque.Il parle tennis? Le nom de «Federer» s’impose. Politique? Blocher, Poutine, Hollande… Vaudeville? Hollande ou Flamby! Immobilier? Crise! Naturellement, chaque édition devra contenir le mot voiture, allié à n’importe quel autre mot, achat, vente, accident, vol, peu importe, la voiture fédère des clics par millions. Et si côté cœur, c’est pas le pied, il faut se rabattre sur le sexe, un bon moyen de déchaîner les clics des glandeurs de la toile.De quoi parle l’article? Quelle importance… Un clic = un lecteur. Et alors, à quoi sert un journaliste? A draguer les cliqueurs avec des mots qui n’ont rien à voir avec le schmilblick. Et les news? Là, ce sont les robots qui s’en occupent avec leurs générateurs de mots clés. Et la pensée unique? Bof, quelle différence avec l’actuel «tout et son contraire» sur la toile?Mais chaque question a plusieurs réponses. Sortez vos tablettes et cherchez!