On sait tout de vous. Un paiement avec une carte de crédit vous fait suivre à la trace. Vos précieuses données sur votre téléphone portable localisable peuvent être lues. Vos tchaches sur facebook, twitter ou un autre «casse-ennui» vous permettent de donner de vos nouvelles au monde entier. Y compris sur votre cancer ou état dépressif. Et puis, n’essayez pas de nous faire croire qu’un seul centime pourrait échapper au fisc, alors qu’il demande une demi-douzaine de fois des papiers pour un simple prêt entre particuliers. Le secret bancaire est rayé des règles suisses de bienséance. Vous connaissez ces programmes permettant d’écouter les conversations de votre conjoint ou de surveiller les enfants à distance. Alors, dans cet océan de modernité, de transparence, de politiquement correct, pourquoi donc devrions-nous garder secrètes les maladies qui nous habitent? Ou celles des proches?Le crash volontaire de Germanwings ramène la question sur le devant de la scène. Il est possible de savoir que le co-pilote a consulté des sites sur certaines maladies, sur le suicide, sur la fermeture des cockpits mais son dossier médical, par ailleurs chargé notamment sur le plan psychique doit être tenu hors de portée de son employeur. Or il se trouve que son employeur lui confie la vie de 149 personnes. Le devoir de confidentialité est-il absolu? N’y a-t-il aucune dérogation face à un intérêt prépondérant et vital pour d’autres? Pourquoi alors les hommes d’Etat sont-ils tenus de publier des communiqués médicaux (dans lesquels ils disent ce qu’ils veulent nous sommes bien d’accord)? Une question me taraude. Ce fameux secret médical, est-il fait pour protéger les patients et leurs éventuelles victimes ou les médecins?