La diffusion quotidienne des habituelles mauvaises nouvelles n’a pas entamé la bonne humeur des vacanciers. Quelques décapitations par-ci, quelques bombes par-là, des explosions meurtrières, les usuelles chutes d’avions sans nécessairement pouvoir les imputer à un pilote suicidaire, sont autant de nouvelles qui sont passées comme des lettres à la poste sur les plages comme sur les crêtes. Il en faut plus pour déstabiliser les travailleurs en vacances. A moins qu’ils ne soient allergiques aux récurrences. Et là, il paraît que les dermatologues ont vu affluer une horde de vacanciers, couverts de pustules à fortes démangeaisons. Tous atteints par la grecolite!La grecolite est une maladie sournoise. Elle s’attrape lorsque le cerveau humain est soumis, généralement contre son gré, à une invasion d’informations. Toutes sont destinées à dire la même chose mais selon des avis différents. Son nom, grecolite, est dû aux conséquences du feuilleton médiatisé opposant la manière un brin anarchique de mener les affaires du pays en Grèce, face à une Europe qui vise la réglementation comme base de gouvernance. Il y a donc de quoi débattre et personne ne s’en prive. Toutes les chaines de télévisions, toutes les radios, tous les journaux suivent heure après heure, les frasques imaginatives du trublion Aléxis Tsípras, ou les coups de gueule d’un exaspérant Yanis Varoufakis. On leur oppose une Bruxelles anesthésiée, une Angela diabolisante et un FMI qui en a vu d’autres. Mais pour le simple vacancier, lorsque la zappette n’est plus capable de capter un autre feuilleton, pas même un vieux de Funès ou Les Bronzés, les cerveaux chauffent et ils attrapent la grecolite. Espérons que vous y avez échappé et bonne reprise.