L’amour donne des ailes et parfois des nageoires. Mais, et c’est bien connu, l’amour peut aussi tuer! Le mariage de la carpe et du lapin n’est pas innocent. La Ville de Lausanne vient de le constater. La chose se passe à Sauvabelin dans ce joli lac à la faune aux gigotements ondulés formée de carpes, cygnes, canards et autres tortues de Californie. Mais des travaux de curage ont fait passer quelques carpes – toutes prêtes à devenir centenaires – de vie à trépas. Sauf qu’il y a carpe et carpe et nos «Amours blanches» de Sauvabelin se portent bien! Ce cyprinidé asiatique, herbivore, qui doit son nom à son lieu d’origine, le fleuve Amour est une dame qui a de grands appétits et peut manger l’équivalent de son poids par jour. A 1kg, ça va, mais lorsqu’elle en pèse 15, 18, ou plus, l’herbe vient à manquer. Pour compléter son manque de chlorophylle, quelques invertébrés font aussi partie de son menu. Il est donc temps d’agir et de curer. C’est ce qu’a décidé le service des parcs et domaines de la ville de Lausanne qui organise une pêche de curetage afin de déplacer les carpes vers d’autres étangs. Sauvegarde oui, mais pas pour tout le monde puisque décision a été prise d’anesthésier toutes ces « Amours blanches», indésirables! Arriver du fleuve Amour pour tristement finir endormies au gaz même dans un lieu idyllique, interpelle! Deux questions me tarabustent. L’anesthésie est-elle un «tue l’amour?» Et comment s’appelle un génocide de poissons amour?