La chose se passe à une centaine de km du centre de Rio de Janeiro, un village de pêcheurs en bord de mer. La Municipalité a autorisé un minaret pour la communauté musulmane locale. Depuis, à l’heure de la prière, un Imam lance son appel par haut-parleur. Proche de 200 mètres, blanche et rutilante, une église catholique dresse son clocher qui comparativement se contente de 12 coups discrets à midi et minuit. Un peu jaloux, les paroissiens ont monté sur le clocher 4 puissants haut-parleurs qui, au moment de l’appel de l’Imam, diffusent plein tube l’Ave Maria. La cacophonie est totale mais chacun y trouve son compte.
Cette fois, la chose se passe en France, dans le Gard, mais aussi en Valais à Savièse. Une agape faite exclusivement de saucisson et d’un coup de rouge tient à distance les fils d’Allah qui ne sauraient faire festin d’un sauciflard, aussi alléchant soit-il. Le jus d’orange est autorisé pour les enfants. Invité à Savièse, Jérôme Desmeules, co-président de l’UDC Valais romand et grand défenseur de ces apéros, a déclaré au journal Le Matin: «En général c’est le menu après nos conférences sur l’islamisme» Est-ce que, au nom des libertés religieuses pour tous, que ce soit dans le Gard ou à Savièse, l’expérience ne pourrait pas se retourner? Des citoyens de religion musulmane organiseraient, à proximité immédiate des saucissonneurs, un pacifique apéritif patriote. Au menu, méchoui et thé au jasmin. Partant de l’idée que le mouton est aussi un produit local, on peut admettre que le jasmin à peine plus exotique que le jus d’orange. Alors quoi? Saucisson ou merguez?
Le blog de Nina Brissot 