Daniel avait 37 ans. Un bel article de 24 Heures du 19 mai relate sa situation. Epuisé par les tracasseries incessantes, les normes et le poids de la dette, ce jeune paysan de Puidoux a choisi de se donner la mort. Il est le 4e de sa volée à l’Ecole d’agriculture de Granges-Verney à se suicider. Des collègues, également paysans, témoignent des difficultés que rencontrent aujourd’hui les jeunes paysans. Pris aux différents pièges de toutes les normes, contraintes administratives, contrôles et interdictions qui les frappent. Eux comme d’autres subissent les abus d’un pays qui s’engonce dans des panoplies de lois et directives qui font de la Suisse un pays aux normes les plus sévères du monde. Mais aussi un ilot de cherté parfois insoutenable pour les familles. Pourtant, Daniel est mort pour rien. Tout au plus soulève-t-il une forme de rancœur chez ceux qui se battent contre les mêmes causes. Dans un mois plus personne n’en parlera. Ainsi vont les choses de la vie dans la tranquille Suisse.Avons-nous raison? Ne faudrait-il pas un mouvement d’insurrection, peut-être pas aussi violent que chez nos voisins français, mais un signal pour dire le ras-le-bol contre des administratifs cantonaux et fédéraux qui n’ont d’autre souci que d’inventer des règlementations le plus souvent inutiles, des lois à la limite de l’applicable, des facilités pour les intermédiaires (le prix du blé payé aux paysans a baissé de 50% depuis 1990 et le pain a augmenté de 70%…). Dans ce pays normalisé jusqu’à l’extrême quelques Pussy Riot pourraient animer le paysage. Les slogans sont faciles: A bas les obligations, les interdictions, les administrations et les impôts imposteurs utilisés à payer des cols blancs pour nous normaliser….