Pour être dans ce siècle il faut paraître. Les télévisions l’ont bien compris. D’où un florilège de «reality show» d’un niveau intellectuel à faire bander un troupeau de phoque sur la banquise. Pourtant l’image s’impose. Et l’homme dispose. Ou du moins s’en accommode. L’éternel féminin ne se mesure pas à la spiritualité ou à l’intelligence. Il est, ou plutôt doit paraître: lisse, fit, le sourire figé prêt à être filmé et le regard fixé sur les grammes digitalement affichés sur la balance. La survalorisation de la maigreur entre dans les collèges tandis que, sournoisement, la malbouffe colle sa graisse, là précisément, où les filles voudraient voir saillir leurs os. Enfer et damnation. Que faire?
Sachant que, pour maigrir la seule vraie recette est de ne pas manger mais qu’elle n’est pas applicable à long terme, les succédanés sont innombrables. Régimes, sports, fitness, danses, massages et autres méthodes ont chacune leurs secrets. Souvent même une certaine efficacité.
Et puis, de temps en temps, un magazine ou un mouvement prêche pour l’acceptation de soi avec quelques rondeurs. Et d’ajouter l’image de pulpeuses starlettes à l’aise dans leurs baskets malgré des hanches à la Renoir ou un ventre de jeune accouchée.
Enfin coaches et psys veillant au grain, on trouve également toutes sortes d’articles permettant de formater, mentalement son esprit à son corps. Corps accords… que de drames ou de charmes sous ces deux mots. Que d’harmonie aussi. Notre cahier, joint à cette édition, en traite avec quelques recettes. Elles plairont à certaines et laisseront d’autre indifférentes. L’important étant juste d’être en accord avec soi-même. Mais alors, comment paraître??? Laissons le mot de la fin à Eugène Fromentin, peintre et écrivain français du 19è qui disait: «Je me suis mis d’accord avec moi-même, ce qui est bien la plus grande victoire que nous puissions remporter sur l’impossible».