En août 1950, le Journal et feuille d’Avis du Valais et de Sion publiait un texte dont j’ignore le nom de l’auteur. Il disait: «En l’an 2000 l’air des bureaux sera climatisé en chaud, froid et hygrométrie. Un directeur pourra a tout instant vérifier l’activité de son personnel et la qualité de sa production. (…) Le rendement sera au moins doublé sans perdre de temps! (…) L’appareil le plus curieux sera le fichier magnétique permettant de consulter les comptes et fiches depuis son bureau et de recevoir le renseignement sur un fond de lampe électronique spéciale»… Et oui, cet auteur avait de la vista. Qu’imaginerait-il aujourd’hui à propos de l’an 2067? Essayons de deviner. Peut-être dira-t-il qu’entre les années 1950 et 2067, l’homme au travail aura été remplacé par des robots parfois bien plus intelligents que lui. Qu’après s’être tué à la tâche pour un rendement au moins doublé, il sera relégué au titre d’oisif payé. Car entre-temps, le salaire universel aura fait son chemin et chacun sera payé pour ne rien faire. Certains partiront du postulat que tant de désœuvrement va conduire à l’abêtissement général et à une triste fin du règne de l’homo sapiens. D’autres craindront qu’avec des études gratuites trop de savants ne viennent bousculer les connaissances scientifiques. Ce qui est sûr c’est que les enfants n’apprendront plus l’orthographe. Ils se contenteront de dicter à des machines une langue approximative que, finalement, tout le monde comprendra. C’est une bonne nouvelle pour les cancres. Mais très mauvaise pour les académiciens.