Ça ne pouvait arriver que dans le Canton de Vaud. Le primesautier grand argentier père de l’impôt heureux a, dans un moment de grand bonheur, annoncé une première mondiale en matière d’impôts! Compte tenu du côté mystérieux de cette première, la prudence était de mise. Non, Pascal Broulis n’avait pas encore trouvé le moyen de convaincre les hautes sphères de taxer les transactions bancaires et ainsi supprimer les 28-30% d’impôts dont on ponctionne ceux qui marnent et produisent de l’emploi.
Pas de réjouissance donc et avec raison puisqu’il s’agissait d’annoncer la venue d’un camion flanqué de taxateurs pour expliquer les impôts et leurs valeurs démocratiques (sic) aux citoyens. M’enfin, oui, c’est démocratique d’expliquer comment et pourquoi on vous tond la laine sur le dos. Une autre mission du camion taxateur est de donner envie à des jeunes de se former à des métiers dans la cyberadministration. Ludiques et d’avenir, disent-ils. On le sait tous, la taxation est un jeu. J’imagine des: «Eh Bob, regarde je clique pour un total augmenté quasi invisible…! Ouais, moi j’ai trouvé le moyen de choper les p’tits vieux qui sous-estiment la valeur virtuelle de la maison qu’ils ne louent pas. Clique sur Fritz, il nous concocte une nouvelle taxe… Gagné j’ai chopé un groupe de retardataires, je vais leur aligner la surtaxe». Très ludique en effet. Ce qui l’est moins, c’est de remplir ces formules pièges. Mais dans le truck, on apprend que pour la cohésion sociale, tout le monde doit le faire, même ceux qui ne paient pas d’impôts. Ça alors, c’est un scoop mondial! Je me demande bien à quoi ça peut servir. A un autre emploi ludique? Quant aux taxtrucks, ils existent déjà en Finlande et aux Etats-Unis. Au Texas, il y a même une société qui vend des pièces détachées comme des pare-bœufs et des grills… Ne serait-elle pas un peu électoraliste, l’idée de Broulis?