En voilà une histoire marrante. Le grand argentier se fait épingler pour de petits arrangements avec ses impôts. Oh, rien de bien grave. Broulis n’est pas Cahuzac. Et ce qu’il fait est légal. Il vit entre deux résidences mais garde ses papiers là où les impôts sont les moins chers. Il a raison. Et qui, en dehors du fisc, s’il s’agissait de quelqu’un d’autre l’en blâmerait? Qui ne ferait pas la même chose à moins d’être masochiste?
Avec la révélation du Tages Anzeiger (on se demande en quoi cela regarde un autre Canton), Pascal Broulis ne va pas (trop) être blâmé pour avoir usé de ruse. Par contre, il va être soumis à la vindicte populaire. Tous les ratiboisés du fisc, les persécutés de l’administration, les victimes d’une armée régalienne trop heureuse de mettre le nez dans vos affaires, les blessés à l’os que les chiens du trésor public n’ont pas lâché tiennent une revanche. Car le chef sera entendu en interne. Par contre, tous ceux qui ont vécu l’incompréhension de ses sbires, autorisés à exercer un pouvoir sans marge de manœuvre pour l’accusé, vont exiger la réciprocité du traitement…. Tout en approuvant la méthode Pascal Broulis pour minimiser sa fiscalité, le bon peuple des payeurs va demander une équité pour tous. Espérons qu’elle aille dans le sens de la compréhension de la part des régaliens. Ce qui donnerait de l’impression aux petits contribuables incapables, jusque-là, de se faire entendre, de respirer plus confortablement. Et si le manque à gagner servait à supprimer un ou deux postes dans le département des finances, nous serions enfin sur la voie de l’impôt heureux!