A l’occasion de la St-Valentin, pourquoi ne pourrions-nous pas, une année sur deux, remplacer cette journée de l’amour commandé par une journée des amours ratées? Auraient droit à une sortie, les «poor lonesome cowboys». Tous ceux qui, faute d’avoir un interlocuteur ou une interlocutrice avec qui échanger par smartphone devant un menu imposé, liraient leur journal. Ce soir-là, pour les consoler, ils auraient droit à un dessert gratuit.
Cette journée des amours contrariées reconnaitrait aussi un droit à tous ces messieurs-dames bien pensants. Ceux qui, St-Valentin oblige, sortent ce soir-là une mélancolie de service tout en rêvant à celui ou celle qui les ferait vibrer s’ils se trouvaient à leur table. Un discret verre de champagne les consolerait.
Et puis, il faudrait trouver quelque chose pour les hérissons. Imaginez, ces pauvres petites bêtes attachantes, aux yeux brillants et aux pattes douces, qui, à cause de leurs pics sur le dos, ne peuvent être aimées pleinement. Un hérisson amoureux mérite autant de grâce et de bonheur qu’une vache aux yeux de velours face à un taureau. Pourquoi reste-t-on indifférents au sort des hérissons? Ces mangeurs de vermine qui, bêtement, tombent amoureux, sans pouvoir arriver à leurs fins à moins de s’acoquiner avec une masochiste? Vraiment, il est temps d’inventer une journée pour les hérissons amoureux qui se célébrera toutes les années impaires le 14 février. Et il faut faire vite car d’ici 2 ou 3 ans, il va bien y avoir quelques scientifiques pour culpabiliser les mangeurs de légumes qui n’auront pas été cueillis, assommés, cuits ou pelés convenablement sans les faire souffrir.
Vive la St Valentin pour les hérissons amoureux.