Ahlala, au temps de la diligence postale, les déplacements sur les routes de montagnes tenaient de l’aventure. C’est qu’à l’époque, les bandits de grands chemins sévissaient plus ou moins violemment, dépendant de la résistance. Mais en général peu de sang coulait. Le butin et les bijoux des dames étaient embarqués et salut la compagnie!
Avec le progrès, les diligences ont été remplacées par des bus. Certains se souviennent avec nostalgie de ces superbes «old timers» auxquels on accrochait une remorque pour les colis. Ils sillonnaient les cols à un rythme permettant d’apprécier longuement le paysage. On les a soignés ces bus, on a même inventé pour eux un avertisseur à trois tons, reconnaissable entre tous et qui perdure sur les nouveaux véhicules. Tra -ri Tra Ra. «Il s’agit de la reprise du mouvement andante de l’ouverture du «Guillaume Tell», de Rossini et comprend les notes do dièse-mi-la, en la majeur». Le progrès a servi aussi les bandits qui n’ont même plus à se rendre sur les chemins. Quelques maniclettes et entourloupes comptables, un entourage muet, des bonus de «parrains» entre copains, le tout au nez et à la barbe des offices de pseudo surveillance et du gouvernement qui régale. Comme quoi l’imagination et le savoir-faire peuvent servir mieux que les armes. Sans oublier que quelques misérables bijoux et bourses arrachés rapportaient infiniment moins aux bandits d’autre-fois qui se donnaient pourtant plus de mal…
Les victimes restent les mêmes. Vous, moi, les usagers cochons de payants qui, par leurs impôts, une fois de plus mal gérés, paient une première fois le parcours. Ceux-là qui ensuite doivent s’acquitter du prix du billet à un tarif helvétique surfait. C’est donc un double prix pour le trajet.