Au jeu du hâte-toi lentement, l’Helvète aux bras noueux est probablement champion et son administration, super championne! Ce n’est pas une question de procrastination, mais de rythme. En Suisse, il faut d’abord entendre, penser, réfléchir, imaginer, décider puis éventuellement agir. Et si, entre-temps, le cas étudié a été résolu, par le meilleur ou par le pire, c’est que le destin a joué son rôle. Que voulez-vous, y a pas le feu au lac !
C’est précisément ce qui se passe actuellement pour la presse en général, l’ATS en particulier. Afin de ne pas pleurer sur la paroisse, nous nous bornerons à prendre le cas de l’Agence Télégraphique Suisse qui, lentement, doucement, mais sûrement se meurt. Par manque de moyens, par manque de compréhension, de soutien et, naturellement, par le temps d’une solide réflexion menée par les spin doctors. A défaut de débattre du sexe des anges, ils tentent d’étudier si cette agence est d’utilité publique ou pas. Si elle alimente le service public ou pas. Si, finalement, elle mérite un soutien pour vivre ou pas. Alors, on écoute, on pense, on réfléchit, on imagine et …. on n’arrive pas à décider! Pourquoi? Simplement parce que ce genre de cas n’entre pas dans le mode de penser des administratifs suisses. S’ils devaient décider pour l’engagement d’une armée d’inutiles, payés et assurés pour nous concocter de nouvelles taxes, ça ne prendrait aucun temps de réflexion puisque là, le cerveau déclencherait le clic du: «mais c’est bien sûr, il faut étoffer nos équipes». Tandis que, placer le même argent au service de la communauté et de son information, demande un temps de réflexion qui permet au destin de jouer son rôle. Et c’est ce qui va arriver à l’ATS. Ce sera une perte, bien sûr. Mais comme personne n’y aura rien compris, à quoi bon s’agiter?