L’ère numérique et technologique envahit nos vies, mesure les battements de notre cœur, dicte nos actes pour être en santé. Le téléphone photographie nos états d’âme pour les offrir en pâture à Facebook. Tiens, au fait, répondez-vous à votre portable lorsque vous faites l’amour ? Consultez-vous Doctissimo pour être certain que le moment de jouissance est bien arrivé? Le branchez-vous de façon à ce qu’il mesure vos coups de rein? Pour en faire quoi? Le décharger sur l’ordinateur central de votre médecin ou de votre psy? Bonne idée, ça lui fera gagner un temps précieux apte à respecter le temps de facturation autorisé par la Lamal! L’aide technologique et de l’intelligence artificielle nous permet d’entrer dans le monde de demain et ses bienfaits. Les robots travailleront pour nous. Nous pourrons oisivement nous prêter à toutes sortes d’expériences mesurées par une puce sous notre peau. Elle alimentera le big data qui ensuite dictera ce que nous pouvons faire, dire, manger. Où coucher, avec qui, combien de fois. Tout cela sans l’ombre d’un doute ni d’une culpabilité puisque les choses nous seront dictées. Le confort quoi. A la condition toutefois que des restes d’esprit humain n’entravent pas ce développement merveilleux. Prenons le trafic. Quand big data via un GPS régule la fluidité de manière à pouvoir accéder aux centres villes, il ne faut empêcher que des politiques chagrins suppriment les places de parc. Lorsqu’un espace d’évitement permet aux bus de charger et décharger les utilisateurs, il est regrettable que d’étincelants cerveaux d’urbanistes veuillent rivaliser avec l’intelligence artificielle et suppriment ces espaces, forçant le trafic à attendre derrière le véhicule à l’arrêt. Peut-être que leur puce s’est brouillée avec l’ordinateur central? Ainsi s’ouvre le débat des bonnes et mauvaises puces…