Apprécié pour sa bienveillance envers les humains, le Pape François a plutôt bonne presse. Même auprès des non catholiques. On le prétend volontiers progressiste, apte à faire évoluer la religion. Tant mieux! Et puis voilà que, comme tout homme de pouvoir, il se met à déraper. Oh, disons-le tout de suite, en paroles seulement. Mais de manière forte pour ne pas dire violente. «Avoir recours à une interruption de grossesse c’est comme avoir recours à un tueur à gages»! a-t-il lâché dans une homélie le 10 octobre.
Ah bon? Je serais curieuse de savoir sur quoi se base un religieux, supposé ne pas connaître les joies de la chair, ni les conditions de paternité. Comment peut-il affirmer qu’un fœtus – soulignons qu’il ne peut pas prétendre à une vie active tant qu’il n’a pas passé un premier tunnel et poussé un premier cri, d’où son nom de fœtus – peut être victime d’un tueur à gages puisqu’il n’est pas encore un être à part entière? Au nom de quelle croyance ou de quel dieu, diable ou Dr Jekyll peut-il prétendre décider ce que les femmes peuvent faire de leur corps? Un Pape, dans son milieu masculin, ne devrait-il pas accorder plus d’attention à ce que font ces messieurs, sur des enfants eux bien vivants? Tuer l’innocence d’un enfant par des actes pédophiles, n’est-ce pas un acte qui pourrait être assimilé à celui d’un tueur à gages? Des gages qui plus est, payés par le clergé? Olà cher François, revenez à des notions plus sérieuses, sans céder à la mode des évangélistes, notamment américains qui font feu de tout bois pour maintenir leur audience et faire rentrer les dollars. Amen.