Aussi vrai que l’amour est enfant de Bohème, les mensonges sont fils naturels de la médisance et de la diffamation. Mentir n’est même plus un jeu; Juste une façon naturelle de dire les choses autrement. Et c’est devenu facile avec l’aide des algorithmes et de l’intelligence artificielle, tous deux au service de qui sait les exploiter. Il suffit de raconter une histoire. La crédibilité suit. D’autant plus facilement que les nouvelles générations biberonnées via écran interposé aux données instillées par Steve Jobs et sa pomme, les fake news comme mensonge prennent rapidement des accents de vérité. L’élection de Bolsonaro (comme celle de Trump) a pu se faire que sur la base de millions de messages incitatifs dont les destinataires étaient sélectionnés par les algorithmes selon leurs penchants ou aspirations (religions, finance, sécurité, autres) décryptés dans l’utilisation de leurs téléphones. Mais il y a des cas plus simples. Par exemple, quand un avocat connu dit ne pas se souvenir qui a financé sa campagne politique, ses amis y voient un trou de mémoire. Tant mieux pour lui, la chasse aux sorcières actuelle ne mérite pas un autre traitement. Quand les socialistes de Vevey assurent que leur municipal est une victime, on hurle à la cabale journalistique (eh oui, les algorithmes mesurent aussi les journalistes). Quand la police de Lausanne dit vouloir amender les mendiants, l’algorithme beugue! Bien sûr que non, leurs caisses ne vont pas se remplir! N’empêche, la perplexité n’est plus très présente et il est devenu facile aujourd’hui de faire avaler des couleuvres, même à un végane intégriste. Je reste tout de même perplexe… Lorsque le vorace Canton de Vaud, désormais en bonne santé grâce à un hold-up permanent sur les communes et les contribuables, prétend s’acheter une virginité par la promesse de baisser les impôts de 3 points, c’est qu’il a bien reçu le message algorithmique d’un étouffement. Mais l’intelligence artificielle est là. Pour donner l’illusion de desserrer l’étau, elle apporte le saucissonnage. Un seul point en 2019, un second en 2020, puis un petit bricolage de chiffres l’année suivante… C’est une intelligence politique. Elle se donne 3 ans pour, parallèlement, inventer de nouvelles taxes, évidemment plus élevées que le point d’impôt, il n’y a pas de petits profits. J’aimerais que, le premier qui sera plus riche à fin 2019 grâce à la fiscalité vienne me le dire à l’oreille.