Avant que le corps ne soit porté à l’écran comme il l’est aujourd’hui, des générations de gamins ont pouffé devant des statues au zizi, popotin, des seins et sexes offerts sans pudeur à leur vue. Ces statues de marbre, vénérées pour leur beauté plastique ont traversé les siècles sans que l’on s’en offusque le moins du monde. Une artiste photographe Ingrid Berthon-Moine a même organisé une exposition à Londres autour des 12 plus belles paires de boules de pierre pendouillant sous des excroissances plus ou moins ascensionnelles. Ces beautés de la nature ont leur source en Grèce, ce pays où depuis l’Antiquité, les corps sont vénérés. Au point que les soldats avaient droit à un compagnon dévolu au soin du corps des guerriers.
Mais les choses changent. Aujourd’hui c’est plutôt la burqa qui influence les esprits prudes et les Grecs se mettent à jouer les mères la pudeur. Le metteur en scène de théâtre Matthias Langhoff en a fait la drôle d’expérience. Il a osé filmer, de nuit, une comédienne nue dans le théâtre antique d’Epidaure. Lieu édifié aux IV et III e siècles avant JC pour y accueillir le dieu médecin Asclépios qui soignait les corps! Mettre un corps nu dans ce sanctuaire a été considéré comme un outrage à un lieu sacré et l’on a arrêté Langhoff pour le libérer deux jours plus tard (peut-être contre une caution?)
Il est grand temps que les marchands de paréos se manifestent, tous les Dionysos, Apollon, Zeus, Aphrodite et autres célébrités grecques devront bientôt être recouvertes. Un bikini à la brésilienne ou une burqa? Là est la question….
Le blog de Nina Brissot 