Souvent frappée d’une forme de peste que l’on pourrait surnommer inquisition ou, pudiquement, recherche, l’administration s’emmêle dans la transparence. C’est une mode. Il faut tout dire. Sur ses origines, sa religion, ses revenus, ses dépenses, ses goûts culinaires et ou véganes, ses pensées profondes, le voisin ou l’immigré dans la classe du gamin. Tout doit être transparent. Les formulaires, ce n’est pas nouveau, sont là pour attester du bien fondé de ce que l’on déclare. En connaissez-vous qui ne vous demandent pas à quel sexe vous appartenez? Or les choses se compliquent. Il faut être précis. Et la bonne vieille plaisanterie de celui qui répondait «rose» à la question sexe ne passe plus. Le choix s’est élargi. Il y avait le grand M pour masculin et le petit F pour féminin. Puis est arrivée la grande vague LGBT. Pressée de montrer qu’elle n’est pas raciste, elle réunit les lesbiennes, gays ou homos, bi et transsexuels! Pas mal.
La liste pourtant n’est pas complète. Que fait-on de ceux que l’on appelle à voile et à vapeur, autrement dit les altersexuels, qui jusque-là avaient le choix des deux cases dans les services administratifs? On les a rebaptisés. Ce sont des queers. Entre allosexuel et altersexuel, le queer n’est ni hétéronormé, ni monoamoureux, ni cisnormé, on l’a donc affublé d’un anglicisme avec un grand Q. Il entre dans la catégorie des LGBTQ. Et les intersexués, sans testicules, sans ovaires ou avec des conditions anatomiques sexuelles atypiques? Ils ont droit à un I dans la case sexe. Mais il reste les asexuels, qui bien sûr ne sont pas asexués. Ils manquent juste d’intérêt pour la chose. Ils sont dans la catégorie A. Nous sommes actuellement devant un choix qui va du M, F au LGBTQIA. Avez-vous la moindre idée de comment tout cela se vérifie?