La révolte des citrons

Pour avoir un bon jus, il faut bien presser le citron. Au plus près de sa pulpe. Ne rien laisser. Et le citoyen travailleur est un bon citron.

Tous l’ont compris, le quotidien le prouve. Exemple, la gentille voisine avec peu de moyens qui n’a plus que son chien comme compagnon. Elle devra s’acquitter d’une taxe pour cette compagnie. Sa poubelle, elle va la compresser maxi à cause de la taxe au sac, en sus d’une taxe annuelle non comprise dans les impôts. Pour aller voir sa fille, elle devra s’acquitter d’une taxe autoroutière après avoir bien sûr payé sa taxe au service des automobiles. Et comme elle a voulu passer en urgence lors de sa dernière visite médicale, on lui a imposé une taxe. Elle paie ses factures avec Postfinance? Si elle n’a pas de petite fortune sur son compte, elle paiera une taxe mensuelle. Tiens à propos de Postfinance, savez-vous que le géant vole chaque mois les Suisses de l’étranger qui ont un compte chez eux? Il leur en coûte 30 frs pour avoir l’outrecuidance d’y déposer leur argent. Et le téléphone, plus les technologies se développent, plus les liaisons sont inaudibles. Mais ce n’est pas grave puisqu’on arrive, avec des appels taxés, sur des voix synthétiques qui vous promènent avant de raccrocher. Appelez la hotline pour savoir pourquoi, il vous en coûtera une nouvelle taxe.

Citrons jusqu’au bout. Même lorsque vous allez dépenser votre argent dans une grande surface, c’est encore à vous de jouer la caissière en passant vos marchandises devant le lecteur. Arrivera sûrement un moment où, pressés à froid pour cause de taxe sur le chauffage, les citrons vont se révolter. Et là, malgré la couleur, je peux vous dire qu’en comparaison, la crise des gilets jaunes ne sera que du pipi de minet.