Il faut rendre à César ce qui lui appartient et aux Alémaniques un don presque inné pour la publicité et le marketing. Pour preuve: entrez dans une fruitière (fromagerie) en France et demandez du gruyère. Eh bien, 9 fois sur 10, on vous servira de l’Emmental! Tout ça parce qu’il y a une trentaine d’années, alors que les Gruériens en bredzon exerçaient le Ranz des vaches aux cors des Alpes du côté du Moléson, les Bernois partaient à l’assaut de l’Hexagone. Ils vendaient leur fromage que les Français, pour des raisons de commodité linguistique, ont aussitôt appelé gruyère, puisque depuis le moyen-âge, on parle de gruyère d’emmental. Mais les Bernois ont plus d’un tour dans leur poche. On a tous lu récemment qu’un producteur d’emmental élève son fromage en musique car, suivant les effets, de Bach, Mozart, un groupe rock ou de hip-hop, les bactéries, responsables avec les enzymes du goût du fromage, pourraient influencer le goût de la meule. Rien de prouvé, mais tout le monde en parle. Jusqu’au très sérieux «National Geographic» qui le mentionne dans ses colonnes. Du coup, les curieux visitent la cave où les meules ont leur style de musique diffusé en continu. Les premiers résultats devraient être connus en mars prochain. Et bien sûr les réservations vont bon train. Sûr qu’on va trouver du «gruyère mélomane» tout bientôt à Paris. La Fête des Vignerons est terminée. Les Gruériens seraient bien inspirés d’inventer quelque chose. Je ne sais pas moi mais, par exemple, des silent party pour chaque fromage et si la musique adoucit les meules, il pourrait y avoir un gruyère spécial câlins et un autre, c’est dans l’air du temps, facilitant la symbiose entre l’homme et l’animal. Certains esquimaux, qui ont le sens du calembour, ne disent-ils pas: «La moujik adoucit les morses»…Date:14.11.2019Parution: 973
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