Au Brésil, chaque légende transporte ses Fake news. Plus belles sont les légendes, plus importants sont les mensonges. Pourtant, lorsque la rumeur dit que les femmes de Bahia ont des fesses comme ça…, aucun geste ne peut être assez évident. Il est même des cas qui dépassent notre imagination. Les Bahianaises c’est vrai, ont un cul énorme.
La vision de cette femme qui, lentement montait la rue étroite et miséreuse d’une favela bien organisée avait quelque chose d’irréel. Son beau visage lisse ne marquait aucun effort. Pourtant, nul ne peut imaginer le poids de l’énorme marmite contenant tout son matériel de cuisine, juché en bon équilibre sur sa tête. Un habitant local l’a estimé à douze ou quatorze kilos.
Comme toutes les ravissantes Bahianaises qui préparent des repas sur les plages, elle était vêtue de dentelles blanches qui mettait en valeur sa peau très noire. Ses yeux étaient moqueurs, pas une goutte de sueur sur sa peau. Sous son bras, elle portait un petit pliant de toile. Comme la rue était très pentue, la femme courbait un peu l’échine pour bien garder l’équilibre de tout ce poids sur sa tête. Mama la Bahianaise avait terminé sa journée et rentrait chez elle.
Après l’avoir croisée, je me suis retournée pour la regarder grimper. Le balancement de ses fesses, au gré de chaque pas gagné ressemblait à une masse que l’on roule, tantôt à gauche, tantôt à droite. Un houle harmonieuse. Elle continuait tranquillement son chemin. Alors, m’est venue à l’idée que Mama la Bahianaise devait chaque jour vivre un miracle à la brésilienne. En effet, seul une intervention divine a pu permettre qu’un si petit pliant puisse, ne serait-ce que quelques minutes, recevoir un tel fessier sans ployer.
Nina Brissot
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