Notre petite Suisse est parfois touchante par les problèmes qu’elle se pose. Faut-il uniformiser l’école? Faut-il harmoniser les horaires scolaires? Voilà qui ferait bien dans les paysages des préoccupations d’un nombre incalculable de pays.
Mais, compte tenu du sérieux de ces questions, quelque chose doit nous échapper. Peut-être avons-nous des territoires outre-mer? Un décalage horaire entre Ormont Dessus et Ormont Dessous? Ou alors, peut-être que les petits Tessinois ne sont pas cancres aux mêmes saisons ou horaires que les Alémaniques? Ou encore, les Romands ne pourraient en aucun cas souffrir d’avoir leurs vacances en même temps que les autres. Il va falloir éclaircir ces mystères.
Car finalement, de quoi parlons-nous? Comment se fait-il qu’au cœur de l’Europe, nous pensions encore être une Europe à nous tous seuls. Comment pensons-nous pouvoir garder indéfiniment 26 systèmes cantonaux et autant d’administrations et de supports pédagogiques?
L’âme suisse et les angoisses qui y sont liées sont insondables. Avec notre tranquillité naturelle, nous laissons passer les guerres. Sans même savoir de combien nous sommes en retard. Pendant que le monde avance, que la Chine et son 1.3 milliards d’habitants met en place un programme socio-économique à faire pâlir l’Amérique, nous nous chamaillons sur de l’infinitésimal. Et l’on se prend la tête pour trancher, sur l’idée que nos chères têtes blondes puissent éventuellement subir l’angoisse d’être notés pour leur travail. On croit encore à une supériorité d’un enseignement linguistique en Helvétie alors que même les petits Français, bien connu pour leur unilinguisme sont déjà capables, à âge égal de raper avec l’accent de Donald Duck.
Mais peut-être nous disputons-nous sur de faux problèmes pour mieux cacher les vrais? Par exemple la qualité de l’enseignement? Ou peut-être, est-ce là un moyen de prolonger, au nom de la différence, la pauvreté de nos systèmes pourtant si chers?
Le blog de Nina Brissot 