Tsunami

Alors que le tourisme extracontinental est à la portée de tous, il est facile d’imaginer que chacun de nous aurait pu se trouver sous la vague du tsunami. Ça fait peur. Ça fait mal aussi. Tant de détresse, de familles touchées, de milliers de personnes ayant tout perdu. Frappant indifféremment les populations locales, les touristes du monde entier, les riches, les pauvres, la vague de la mort et de la désolation a engendré pour la première fois un deuil mondial. Elle n’est pas due à un changement climatique. Elle n’est pas imputable à une utilisation funeste de la planète. La catastrophe est naturelle au sens propre du terme. Que nous laisse-t-elle outre la peur et le chagrin?

Le premier choc passé, le décompte macabre accompli, la marche vers la reconstruction entamée, un malaise subsiste. Le phénomène des tsunamis n’est pas nouveau. Des systèmes de radar par satellites permettent d’anticiper la trajectoire de la vague qui se déplace à une vitesse de 500 km/h. Certes, ces systèmes peuvent aussi déclencher de fausses alertes et une évacuation demandée à tort coûte cher. Est-ce une excuse à la prudence des gouvernements?

Peut-être que, dans la province indonésienne, proche de l’épicentre, – par ailleurs en proie à une guerre séparatiste – l’alerte n’aurait pu éviter le désastre en aussi peu de temps, (rien de toute façon n’aurait résisté à des vagues de 10 mètres.) Il n’en est pas de même pour les autres régions touchées plusieurs heures après la détection initiale du séisme. Pour ces régions, une alerte «tsunami» aurait fait les mêmes dégâts matériels mais on peut présumer que la moitié (!) des vies humaines aurait certainement été épargnées. Quarante, cinquante mille morts de moins? Ces spéculations effraient par leur énormité. Pourquoi est-ce que rien n’a été fait? Au moins dans les pays équipés pour donner l’alerte? Mais… il fallait parier sur l’économie touristique. Dans un monde où l’économie prime sur la vie, les gouvernements minimisent volontiers les risques. Personne n’a voulu couper un essor si bien parti pour la saison. La facture est désormais présentée en vies humaines.

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