Lors des fêtes du 1er août, à Vevey, un homme est touché par une balle perdue. Il s’en sort miraculeusement avec un projectile dans la main. A la Street Parade à Zurich, un homme est poignardé. Aux fêtes de Genève, un jeune homme est également poignardé. Ils étaient jeunes, certainement heureux de vivre et partis pour faire la fête, pas pour mourir. C’est pourtant ce qui leur est arrivé. Et cela dans l’indifférence générale. Voire un manque de respect pour les secours, lesquels se font huer alors qu’il viennent aider.
Qu’est-ce qui provoque aujourd’hui cette banalisation de l’utilisation du couteau et ces sorties avec des armes à feu ou blanches dans la poche? La consommation d’alcool, qui n’est pas nouvelle, et de stupéfiants qui va en s’accroissant n’est probablement pas la seule cause. Les mouvements de foules ont toujours existé. Les petites bagarres aussi, mais sous forme d’altercations ou de coups donnés à mains nues. Faut-il considérer l’intolérance? A vivre face aux écrans ou rivé au portable peut-être ne supporte-t-on plus la présence physique des autres? Le racisme? A Zurich c’est un Algérien qui est tombé et un Irakien qui a frappé. A Vevey, c’est un Indien qui est touché anonymement. A Genève, c’est un Français qui est tombé. Son assassin n’est pas encore connu. L’inculture? On frappe d’abord, comme à la télévision ou au cinéma, on cause ensuite?
La violence et la barbarie font-elles désormais partie de ces fêtes assassines où certains sortent dans la rue juste pour dégainer leur trop plein de frustration et frapper peut-être au hasard des rencontres? La triste réalité nous amène à considérer que la violence urbaine est désormais installée en Suisse aussi. Les moyens de s’en préserver sont arbitraires puisqu’il suffit de se trouver sur le passage de la brutalité pour juste mourir dans l’indifférence d’une foule. Sauf que ce n’est ni du cinéma ni une playstation.