Il y a deux mois, une jeune femme de Paudex, sortie à cheval dans les bois de Bournens, a vu soudain sa monture agressée par deux chiens excités sautant au naseau et à la gorge du cheval pour le mordre. Ces deux chiens, précisons-le, appartiennent à un policier assermenté, tout à fait incapable, en la circonstance, de les maîtriser. Ecuyère émérite, elle a réussi à rester en selle malgré les bonds incontrôlés de sa monture. Que serait-il arrivé si elle était tombée? Les chiens auraient-il poursuivi l’étalon où se seraient-ils jetés sur la cavalière pour la déchiqueter comme le petit Suleyman?
Il ne faut pas croire que l’histoire horrible de cet enfant tué par des Pitbulls soit un cas exceptionnel. Il est mort dans les pires conditions. C’est cela qui est rare et inadmissible. Mais qui peut dire combien d’autres en sortent meurtris, blessés, apeurés à vie, souvent mutilés? L’exceptionnelle opération de reconstruction d’un visage, réussie en première mondiale, le mois dernier en France, était pratiquée sur une femme défigurée par un chien!
Il n’est pas nécessaire d’être propriétaire d’un molosse pour savoir, que deux chiens ensemble forment déjà une meute. Ils s’excitent mutuellement dans le jeu comme dans la cruauté. A un certain stade, ils ne sont plus maîtrisables et peuvent contre attaquer même leur maître.
Certes, on peut comprendre que des personnes dites amies des animaux ou en mal d’amour puissent reporter leur tendresse sur un animal. C’est un choix. Cependant, il est temps de légiférer sur le nombre admissible et la taille des chiens en appartement. Tout comme il semble évident que l’acquisition d’un molosse soit assujettie à l’obligation d’un cours de dressage. Enfin, demandons que seuls des professionnels, éleveurs et dresseurs patentés, puissent posséder des meutes. Il est urgent d’agir et de refuser qu’un autre drame aussi honteux que celui d’Oberglatt puisse se reproduire.
Et pour la jeune femme de Paudex, c’est Cocteau qui avait raison en disant: «je préfère les chats aux chiens car il n’y a pas de chats policiers…».