L’Amérique a, sur l’Europe et la Suisse, l’avantage que sa machine judiciaire, une fois lancée, ne peut plus être arrêtée par des politiciens ou des hommes d’Etat. Il est donc normal que pour des actes aussi répréhensibles que le bafouages des droits de l’homme et la torture de prisonniers, on déplace ces derniers hors du territoire. Si cela se découvrait en Amérique, la justice pourrait faire envoyer les tortionnaires et leurs commanditaires devant des juges. Et c’est au moins aussi grave que le Watergate.
Rien de tout cela chez nous. D’abord, à première vue, ce n’est pas en Suisse que se situent les chambres à torture. De plus, nous n’avons pas à nous mêler de ce que font les pays de l’Est. Si Big Brother a trouvé chez eux de lieux discrets pour ses basses besognes, c’est que ces peuples ont le goût du secret depuis leur asservissement forcé sous la botte soviétique.
Notre Conseil Fédéral ferme donc les yeux sur des activités, certes dégoûtantes, mais qui ne nous regardent pas. Une situation qui, diplomatiquement, s’explique. Cependant, peut-elle être approuvée par le peuple? Honnêtement non! Et que font les députés? Rien! Enfin oui, ils tapent sur les services secrets! Non pour avoir mis à jour des pratiques répréhensibles car cela n’intéresse personne. Les députés ne pardonnent pas aux services de s’être fait piéger par la presse.
M’enfin les enfants, vous saviez bien que la torture c’est grave, comment avez-vous réussi à faire en sorte que cela se sache? Vous méritez une sérieuse réprimande! C’est inadmissible! Cette sottise ne devait pas sortir de vos services et elle est sur la place publique. Vous êtes des nuls. Vous faites honte à notre pays.
Mais c’est pas nous M’sieur… c’est la presse! Il faut museler la presse! Et bien, disons-le haut et fort, BRAVO au Sonntags Blick qui a pris le risque de voir ses journalistes mis hors d’état de nuire pendant 5 ans (mais en prison suisse), pour avoir osé prendre des responsabilités d’homme!