C’est souvent des grandes déceptions que naissent les grandes idées… La débâcle radicale pourrait-elle devenir salutaire aux générations futures? Un petit espoir se dessine avec le programme annoncé des Radicaux lors de leur assemblée des délégués: l’amélioration de la formation et de la recherche.
La droite va enfin pouvoir pratiquer une politique de gauche là où, justement, la gauche a lamentablement fait défaut. Si l’on tient compte que la Suisse a pris dix ans de retard dans la recherche scientifique, qu’EVM finit par devenir la plus grande fabrique d’illettrés du canton… si l’on sait que des restrictions budgétaires à la petite semaine empêchent désormais les classes enfantines de sortir au musée ou en piscine (les bus ne sont plus payés), on peut tout simplement se réjouir que quelqu’un, enfin, adopte un programme visant à améliorer la formation.
Une stratégie nationale pour la formation et la recherche comme le suggère leur président, Fulvio Pelli, n’est pas un luxe. Si l’on considère que des pays comme la France ou l’Allemagne, avec 60 millions d’habitants, peuvent harmoniser les programmes, pourquoi n’y arriverions-nous pas avec 7 millions? Sûr que notre bon vieux système cantonal à 26 vitesses ne va pas être un accélérateur. Mais il est curieux de constater que les écoles privées arrivent à former mieux, en compatibilité avec les études européennes, que le système public, jusque là très gauchiste.
Si l’idée (enfin) d’une instruction bilingue déjà pratiquée dans le privé pouvait faire son chemin, elle participerait également à une ouverture d’esprit bien absente du milieu éducatif actuel. Rêvons un peu, elle exigerait peut-être une certaine mobilité du corps enseignant et permettrait d’avoir des profs de langue qui professeraient leur langue maternelle.
C’est tellement beau ce programme que l’on a envie d’y croire. Espérons qu’il ne s’agit pas d’une simple grande idée politicienne permettant de faire diversification, pour ne plus parler de la débâcle du parti radical lors des dernières votations.