Depuis quelques mois, les médias se sont mis à parler d’embellie économique. Exit la grippe aviaire, on relâche les poules et on freine le Tamiflu, qui deviendrait vite inefficace pris en préventif (sic)! Les entreprises pharmaceutiques n’ont plus qu’à trouver son successeur, en pilule ou vaccin qui fera encore la part belle aux marchés. Et de nouveaux stocks.
Et voilà qu’arrive la flambée des prix du pétrole. Heure par heure, on surveille le cours du baril, qui atteint des records encore jamais vu. Pourquoi? Pour rien! Juste parce que ça fait le beurre à Bush. Ce grand arriviste qui s’est offert le luxe d’une guerre inutile en Irak, fait aujourd’hui diversion en menaçant d’en lancer une autre en Iran. Pourquoi? Pour rien! Juste parce que pendant qu’on en parle, les prix du pétrole flambent et les taxes gouvernementales avec. Ce qui se traduit par des dollars supplémentaires pour une Amérique qui est le pays le plus endetté du monde.
Mais le tout est bien maîtrisé. Pour preuve, les communiqués pleuvent: la flambée des prix du pétrole n’affectera pas l’économie mondiale! Bonne nouvelle. C’est bien la première fois qu’on nous tient ce discours depuis qu’existent les crises du pétrole. Et pour faire plus vrai, l’OPEP plaide non coupable. C’est pas nous msieurs-dames, nous on aimerait bien maintenir le prix du baril, mais le FMI et le G7 pensent que ce n’est pas nécessaire. Et ces derniers de rassurer: La croissance est très solide. Au 2e et au 3e trimestre, elle devrait rester au-dessus de 4 %. Pour réduire les pressions inflationnistes, la Fed (Banque centrale américaine) essaye d’organiser un ralentissement, qui devrait se produire au 4e trimestre. Génial! On va bientôt finir par nous faire prendre des vessies pour des lanternes.
Puisque tout va si bien, peut-on nous expliquer pourquoi le panier de la ménagère pèse si lourd dans le budget? Pourquoi les transports publics sont-ils si lents à être développés? Pourquoi les budgets scientifiques sont-ils revus à la baisse? Si ce n’est à cause du prix du pétrole, ce doit être en prévision d’une grippe aviaire.