Les grands débats ont d’intéressant la passion qu’on leur prête. Alors qu’un dictateur cruel est condamné à la pendaison pour crime contre l’humanité, les commentaires fusent et tout est remis en question. La peine de mort bien sûr, et ce débat n’a pas fini de diviser le monde. Les tribunaux… et le débat n’est pas qu’à Bagdad… A Lausanne, le procès d’«Appel au Peuple» en donne une idée. La guerre… dans un pays en guerre, peut-on, sous l’occupant, décider d’envoyer un ancien président au gibet?
Dans la guerre, ne faudrait-il pas comptabiliser – à compte d’envahisseur – le nombre de tués au nom du «bien» ou du pétrole ou d’un déploiement stratégique des forces dominatrices dans une région intéressante? Dans l’affirmative, faut-il aligner les gibets et en réserver une lignée aux belligérants? Même en «oubliant» la guerre, les seules bévues, accidents, incidents de l’occupation ont-elles fait moins de morts que les 160 ou même 200 Chiites assassinés sur les ordre du dictateur, morts pour lesquels il est condamné? Dans ce cas, faut-il différencier la sentence selon que l’on soit d’un camp ou de l’autre?
Les grands débats ont d’intéressant la passion qu’on leur prête. A des années-lumière de ces états d’âme, voilà que la Genève internationale est ébranlée par un grand débat! Une nouvelle loi, a fait museler tous les chiens dans certains parcs! Horreur et damnation! Du pitbull au chiwawa, tous muselés. Révolte dans le public. Pétition (non pas contre la peine de mort) et solution: on interdit ces mêmes parcs aux chiens! Et le débat repart sous des angles tout aussi divers… Fallait-il y penser plus tôt? Faut-il noyer les chiens? Attacher les maîtres? Interdire les enfants ? Créer des parcs à chiens? Des bacs à gamins? La politique genevoise est passionnante!
Les grands débats ont d’intéressant la passion qu’on leur prête. Dans le canton de Vaud, c’est pire encore. Le débat tourne autour de caméras de surveillance excitant les syndicats…Faut-il en rire ou en pleurer?
La dérision des choses est parfois déroutante, suivant que l’on est dictateur ou muselé…