On l’a dit à la radio. On l’a vu à la télévision. C’était écrit dans le journal. Je l’ai lu en direct sur Internet… quel que soit le sujet, chacun est «au courant»! De quoi au fait? Quelle est l’espace de crédibilité dans ce grand fourre-tout qu’est la presse d’aujourd’hui? Cette presse zapping où la vitesse et l’image supplantent toute forme d’information. Au point que l’on ne lit plus que les titres. D’ailleurs, à quoi bon investiguer? Qu’est-ce qui va changer dans notre vie, alors qu’hier à Bagdad, il n’y a eu que 35 morts contre 72 la veille? Ou qu’en Afghanistan le nouveau sport national soit l’enlèvement d’étrangers, de préférence ceux venus pour aider?
Est-il plus important de savoir que Paris Hilton est venue lancer sa propre marque de montres à Bâle ou que Nicolas Hayek pense qu’elle n’a aucune chance de percer dans le domaine? Que ce siècle est celui des religions? Ou que les églises sont vides et que la religion est en voie de disparition? Que le carburant de type pétrole contribue au trou d’ozone ou que les nouveaux carburants au colza ou autre polluent la planète d’une autre manière tout en creusant aussi le trou d’ozone? Que nous vivons une période climatique incroyable, conséquence des habitudes humaines, où que c’est un phénomène déjà vécu plusieurs fois au cours des siècles écoulés?
Eventuellement tout le monde converge dans un même sens s’il s’agit de dire que Micheline Calmy-Rey a fâché son parti. Peut-être, quelques uns parleront-ils de réconciliation? Plus porteur, le face à face Ségo-Sarko permet toutes les attitudes, toutes les hypothèses, toutes les c…. ries. Et Dieu sait s’il y en a. Coluche aurait trouvé de la matière. Léo Ferré aussi. Dans «les temps sont difficiles», il disait : «Pour faire face à la vérité j’ai poussé jusqu’à la télé, où l’on m’a dit: «Vous demandez qui? La vérité? C’est pas ici!»».
Avait-il raison? Peut-être que non. Car la presse, aujourd’hui, n’est-ce pas une vérité sur mesure? Adaptée à chaque pensée? Allez bonne lecture.