En juin dernier, sur la plage de Paudex, quelques jeunes désœuvrés avaient trouvé le moyen de se distraire: la castagne. Non, pas de la rigolade ou des menaces. Du sérieux, on ne joue pas à pousser les cyclistes dans les buissons, on leur casse la gueule en plus. Le jeu? Facile! On s’en prend au plus faible d’un groupe, le plus petit, celui qui, déjà porte lunettes et voit moins le danger arriver. Bang! Résultat, du sang partout, un morceau de verre planté dans l’œil, des semaines et des mois de souffrance, des opérations, encore des opérations, l’espoir de retrouver la vue et puis non, un an plus tard, le verdict pour l’agressé est une punition à vie de s’être trouvé sur le chemin des agresseurs.
Quant aux agresseurs, qui entre-temps ont tranquillement vécu leur désœuvrement sous les préaux du Collège, sur la plage et dans Paudex, ils doivent ou ont dû comparaître. Le premier, celui qui a porté le coup violent, écope de 5 mois de prison avec sursis. Donc à la plage. C’est beaucoup de douceur pour l’agresseur. C’est surtout faire peu de cas de la valeur humaine. Cinq mois avec un bandeau sur un œil juste pour voir comment on vit de la bêtise des autres? Non bien sûr, n’y touchez pas, ce jeune homme s’est trouvé une place d’apprentissage, nécessitant deux yeux, on ne va surtout pas le priver de cette chance! Ah bon? Le message est désormais clair: tout est permis. Les autres? On s’en fout! L’important est de trouver un bon plaideur et un juge «compréhensif». Et puis, la loi du Talion est bannie depuis longtemps. Tant mieux pour lui.
Mais qui voudrait être à la place du gamin mutilé? Comment ses parents peuvent-ils vivre en acceptant cette «fatalité» impunissable? Quelques jours de réflexion à l’ombre à castagner les murs ne feraient aucun mal à pareil individu. Pas même aux murs…. Il suffisait de mesurer l’ampleur des dégâts plutôt que de jouer la magnanimité. Le prochain devra-t-il tuer pour ramasser 1 an avec sursis?
Le blog de Nina Brissot 