Madame Pahud est orpheline et Paulette a rangé ses plumes. Fini. La Camarde a fait son boulot de sape. François Silvant, l’ami de tous, celui qui a capturé les travers humains pour les habiller de tendresse a quitté cette vie. Saloperie de cancer. François n’avait que 58 ans et encore beaucoup à donner, à dire, à faire, à rire.
Il est parti un soir, discrètement, en famille. Il a fait porter sa dépouille en terre et ensuite, seulement, on l’a dit à son public. Une pudeur d’homme tranquille qui, malgré la gloire et le succès a gardé au cœur la qualité des vraies valeurs et le sens des vrais amis.
Mais l’homme aux mille facettes va nous priver de tout un monde joyeux ou pathétique mais tellement attachant… Bien sûr Madame Pahud restera aussi immortelle que les plantes vertes, mais les 40 personnages du «Petit Silvant Illustré» (sa rediffusion vient de commencer sur la TSR1), entreront dans l’anthologie du genre aux côtés des fantômes de Fernand Reynaud, Pierre Desproges, Le Luron ou Coluche. Une sacrée galerie. Et Dieu seul sait ce que ces jongleurs de mots peuvent bien inventer. Mais qu’importe puisque, dans leur nouvel espace ils ne nous sont plus accessibles.
Alors, pour nous son public, il nous reste la dimension tragique de l’humour. Mais aussi le souvenir d’un homme dont le sens de l’humain était, derrière chaque petite phrase acerbe ou précieusement ridicule. On ne peut que lui dire merci.