Guerre et paix!

Ironie de l’histoire ou imposture? Tony Blair, fringant, arrogant et efficace premier ministre britannique a été poussé vers la sortie de Downing Street notamment pour son engagement aux côtés de Bush dans la sanglante guerre d’Irak. Le jour même de sa passation de pouvoirs il «accepte» fanfaron, le poste d’envoyé spécial du «Quartette pour la paix», un groupe composé de l’UE, les USA, l’ONU et la Russie pour relancer le processus de paix au Proche-Orient.
Est-ce l’hôpital qui se fout de la charité ou une provocation mondiale? N’y a-t-il sur cette planète qu’un seul homme capable d’occuper ce poste? Comment Tony Blair, qui a honteusement menti sur l’Irak pour soutenir son dangereux copain américain, comment cet homme, qui a refusé d’appeler au cessez-le-feu au Liban lors de l’attaque de 2006, comment peut-il en âme et conscience briguer et accepter ce poste? Certes, il restera sous les feux des projecteurs. Pour le «caniche de Bush» comme il fut surnommé, c’est peut-être plus important que tout. Certes, on lui connaît des talents de négociateur et quelques succès, le cas de l’Irlande est là pour le prouver. Est-ce suffisant pour justifier et mettre à la place de négociateur pour la paix celui-là même qui, au nom des petits copains, a embrasé tout un pays, provoquant des milliers de morts.
Mais ainsi va l’histoire des hommes, avec une mémoire courte et des appuis forts. Il est certainement difficile d’arriver à un certain niveau de pouvoir avec une conscience nette. Il devrait toutefois y avoir une mesure à l’indécence. Et si les despotes ne l’ont pas, il serait sain qu’un tribunal humanitaire puisse freiner certains débordements. Ce sont peut-être des choses dérisoires, alors laissons l’histoire se faire et Blair aller prêcher la bonne parole, peut-être à Bagdad? Gageons qu’on lui donnera un jour le Nobel de la Paix…