Les Italiens aiment les histoires courtes! Lorsqu’on leur a dit que l’on interdirait la fumée dans les lieux publics, ils ont penché la tête, soulevé les bras et dit «ma…». A quoi le gouvernement a répliqué «ma… si!». Depuis, c’est une affaire classée et respectée. Bistrots et bureaux sont respirables, pas de vague, personne n’en parle plus.
Pour la même décision, tsunami dans l’Hexagone. Le seul miracle étant qu’une grève générale du travail n’ait pas été déclenchée pour exiger un retour à la situation antérieure. Finalement ce ne fut pas nécessaire. La France étant la France, la loi n’est tout simplement pas appliquée. Les établissements publics l’affichent mais aucun garçon ne prendra sur lui de diriger un client vers la sortie lorsqu’il s’allume un gros cigare ou une cigarette dans un restaurant bourré.
Ni vague, ni tsunami en Suisse. Juste l’éternel «ni pour ni contre, bien au contraire»… L’idée que la liberté des uns s’arrête où commence celle des autres n’est pas un sujet d’étude. Garçons de café et sommelières peuvent continuer de cracher leurs poumons. Il est plus facile au Conseil national d’occuper une foule de fonctionnaires à étudier, un nombre impossible de lois inutiles. On préfère refiler la décision ailleurs. Aux cantons par exemple. Curieux que, même la notion d’argent n’ait pas pesé dans la balance du Conseil national. Dans un pays où chaque centime compte autant qu’un franc à tous les étages du gouvernement, le chiffre annuel de 500 millions de coûts sanitaires liés au cancer des poumons et infarctus aurait pu faire pencher pour une interdiction. Mais non! Nous sommes en Suisse. Et le sacro-saint consensus, consensuellement consenti à chacun a, lui, fait loi. Ainsi, le National se lave les mains renvoyant la ba-balle aux cantons. Tous prendront le temps qu’il faut pour repenser la chose. Ponce Pilate reste d’une brûlante actualité. Je fume, tu fumes, nous fumes aussi…