Mieux que prévu…

Au pays de l’horlogerie, la précision de l’approximation se dégrade dans la prévision. Météorologiques, financières, écologiques ou de tout ordre, les prévisions sont assez rarement en ligne avec la réalité. Personne pourtant n’en veut aux météorologues de régulièrement se tromper d’un jour sur les effets d’une météo que chacun écoute mais que personne n’entend.
Personne non plus n’en veut au Canton quand, après avoir distillé la sinistrose, il se retrouve avec des résultats en millions meilleurs que prévus. Et qui reprocherait à la Confédération d’annoncer des résultats encore meilleurs que les cantons. Chacun oublie alors le rabâchage tout au long de l’année sur tous les projets d’envergure qu’elle ne peut entreprendre, au risque d’obliger le pays à prendre un retard considérable sur le reste du monde.
Bonne nouvelle aussi pour l’écologie et pour les Chinois responsables de tous nos maux. On apprend que le Yang Tsé, le plus grand fleuve de Chine, est moins pollué que prévu. Et comme ce sont des chercheurs Suisses qui ont fait l’analyse avec les Chinois, ils ont poussé jusqu’à la comparaison. Ainsi nous apprenons que les concentrations en métaux lourds dans le Yang Tsé sont deux à huit fois inférieures à celles du Rhin il y a trente ans… hum hum.
Rien de grave dans le fond. Et c’est même une assez bonne nouvelle que cette approximation dans les prévisions. Elle montre que ni les vraies questions de fond, ni la nature ne sont soumises aux prévisions. Sans quoi on pourrait prévoir l’implication de certaines banques dans l’armement au Darfour. S’intéresser à la part de la haute finance dans les gouvernances du monde. On aurait pu prévoir le tsunami, les inondations au Mexique et même le nombre d’avion qui vont tomber l’année prochaine car exploités par des compagnies peu sûres. On pourrait même prévoir, qui, parmi les proches les plus intimes, nous trahira le plus vite ou le plus cruellement. Mais tout cela ne fait pas lire les gazettes… alors parlons vaudois pour dire que nous sommes content que tout soit un peu «moins pire» que prévu.