Entre bombes et attentats, les familles qui veulent piqueniquer en «paix» mais surtout en sécurité à Bagdad peuvent se rendre… au zoo! L’information, donnée le 9 janvier par la radio suisse romande précise que sur les 650 animaux qui peuplaient le zoo avant la guerre seuls 35 ont survécu. Aujourd’hui, grâce aux Américains qui ont investi 3 millions de dollars pour réhabiliter ce zoo, il est sécurisé. Il n’a pas été précisé si les Américains ont aussi investi quelques dollars pour une zone sécurisée pour les enfants. Il doit même y avoir des hommes et des femmes en Irak qui rêvent d’être bêtes!
Ici en Suisse, ou en Europe, la «pseudo» polémique autour des chiens dangereux montre également la primordiale et primaire importance accordée à l’animal même lorsqu’il y a risque pour l’humain. Comment expliquer qu’aucun gouvernement ne veuille prendre des mesures drastiques pour empêcher que des esprits dérangés ne traînent leur impuissance au bout d’une laisse?
Etre «maître» d’une créature explique-t-il à lui seul le fait qu’il y ait tant de cabots sur les trottoirs, les places de jeux pour enfants, les grèves du lac ? Une dominance plus facile qu’avec les humains? Est-ce simplement un besoin de se sentir indispensable, d’être regardé et suivi au pas? Encore faudrait-il savoir dominer sa meute ou sa bête, le triste épisode du bébé cygne à Lutry (voir lettre de lecteurs) démontre que même de «gentils toutous» peuvent tout à coup se révéler féroces. Et si le cygne avait été un bébé ?
Ces chaînes de télévision exclusivement réservées aux animaux ont aussi un effet pervers? Les animaux y sont filmés, en petit en grand, dans des décors de rêve, avec de faux-vrais scénarios jusque dans leurs terriers et derniers retranchements. Disney va faire un film, et un succès, sur Knut. Pendant ce temps, on passe comme chat sur braise sur le procès d’abord ajourné puis quasi silencieux d’un Charles Taylor, raccourcisseur de bras humains?
La nature humaine est parfois bizarre. Coluche l’avait compris. Souvenez-vous, il disait: «Nous n’avons pas pu avoir de chien, alors nous avons pris un enfant…» Il faudrait être -comme lui- doté d’une grande dose d’humour pour continuer d’apprécier ses semblables…