Bien sûr, Christoph Blocher a de superbes qualités bien helvétiques. Propre sur lui, gros travailleur, petit dormeur, un sens inné de l’ordre, riche, enfin très riche. On peut dire aussi qu’il n’est ni beau, ni moche, juste fondu dans la masse donc un côté populaire que l’on aime chez les célébrités. Il est polyglotte, mélomane, fin connaisseur d’art et collectionneur. Il a des idées et sait les exprimer. Il est patriote. De fait, si l’on analyse le cas Christoph Blocher on pourrait presque dire qu’il a toutes les qualités. Sauf une peut-être. Une qui influence non seulement le cours d’une vie, mais, au vu des derniers développements de sa stratégie, celle d’un peuple.
Mais où donc était-elle cette grande étourdie le jour de la naissance de Blocher? Elle devait fleureter quelque part? En tous les cas, la fée MODESTE n’a pas fait son boulot. Et franchement elle mérite le bûcher car à cause d’elle, petite sotte, une tragédie nationale se joue.
Donc, n’ayant pas reçu comme vertu la modestie, ce cher Christoph a, démesurément développé le syndrome de l’orgueil. Une tare d’ailleurs familiale si l’on en juge par certains rapports publiés sur son père, son frère… Bref, le petit Christoph, s’est toujours pris pour un grand homme. Or le grand homme a été évincé comme un bueb’li et contre son gré, de la cour des grands (ou des nains, c’est selon). Impensable. Insupportable pour lui qui possède tant de valeurs. Pourtant il a senti venir le vent. Au point qu’il a juré que, si l’inéluctable devait se produire, il engagerait toutes ses forces à organiser une opposition quasi institutionnelle.
Il le fait. Avec art, dépenses, tactique, insolence, mépris de tout ce qui n’est pas lui. Avec orgueil. Pour cela il ose, lui le patriote, les méthodes américaines, le dénigrement, les menaces, la vilenie. Son jouet étant cassé, il s’amuse à casser tous les jeux. Il le fait, comme le reste. Très bien. Avec ordre et méthode. Comme il l’avait annoncé.
Christoph Blocher est donc un homme de parole