Nous vivons une bien étrange période. Les banques et l’administration fédérale ont abandonné la décimale des millions au profit des milliards. Le peuple ne sachant plus où aligner les zéros se perd en conjectures sur les éléments de la conjoncture. Une analyse d’ailleurs difficile… Flamboyante, l’économie illusionne le monde alors que la bourse cumule les pertes. Le fédéral, le cantonal, le communal et le fiscal se rejoignent tous sur le même point: ils se plantent régulièrement sur les estimations des rentrées fiscales et continuent de ponctionner le peuple malgré les bonnes surprises réitérées.
La science apporte des pièces de rechange pour quasi chaque partie du corps et la rougeole revient en épidémie. Il faut travailler de plus en plus dans une civilisation qui se fatigue de moins en moins. Et le jeunisme médical ou chirurgical devient une survie. Au point de primer sur toute forme de potentialité intellectuelle. Avec raison, on s’offre plus facilement un lifting qu’un cours de français, le paraître ayant supplanté l’être.
La civilisation des loisirs et du «bien dans son corps et dans sa tête» est entrée dans l’ère de la dictature. Celui qui n’a pas transpiré deux litres avant d’arriver au bureau n’est qu’un pauvre handicapé. Qui n’a pas de coach, de psy ou de gourou n’est pas tout à fait normal. Qui ne peut tenir une discussion musclée sur l’entraînement d’une équipe de foot engagé dans le cirque du Mundial, n’est qu’un insignifiant ignare. Et la sacro sainte «qualité de vie» compte bientôt plus de règlements que les lois contre les automobilistes.
Ne soyons pourtant pas des sinistrés de l’optimisme. Faisons confiance aux spécialistes. On a appris qu’avec les biocarburants ils ont trouvé une solution à la hausse du pétrole. Certes, ils n’ont pas vu arriver la crise de la faim. Bah! chaque problème en son temps…
Survivre est finalement chose facile. Il suffit de n’avoir aucune illusion ça limite les déceptions