Bien sûr, dénoncer les petits camarades qui ont des attirances sexuelles douteuses n’est pas très élégant. Mais la pratique est courante. L’informaticien de la Radio Suisse Romande, (RSR) aujourd’hui licencié comme vilain petit rapporteur le sait. Il ne l’admet pas et a de bonnes raisons pour cela. D’abord, il n’a pas dénoncé mais alerté en interne l’instance supérieure. Et, compte tenu de l’objet du délit: téléchargement et visionnement d’images à caractère pédophile, l’informaticien avait des raisons de s’inquiéter. D’autant plus que lui-même a été dans son enfance, victime d’abus sexuel. Et de cela on guérit difficilement. On l’a licencié pour avoir ébruité l’affaire, après 2 ans d’attente d’une réaction de ses supérieurs. Il a donc transgressé, non pas une loi mais un règlement interne qui lui demandait de se taire.
N’y a-t-il pas là antinomie avec les droits de l’homme? Peut-on parler de danger malgré un règlement? Mais au fait, quels sont les droits de l’homme à la RSR? La suite de cette sombre histoire montre qu’ils sont du côté du pouvoir pourtant reconnu lacunaire en matière de gestion et de communication.
Imaginons qu’un directeur de banque découvre qu’un de ses cadres détourne de l’argent. Il décide de juste lui tirer les oreilles en lui demandant de ne pas continuer. Imaginons encore que quelqu’un d’autre, qui ne pratique pas la magouille s’en aperçoive et, trouvant l’affaire délictueuse, en parle. Qu’arriverait-il au banquier? Il serait mis sur la chaise éjectable. Et, naturellement, le cadre coupable avant lui. Mais la règle n’est pas valable à la RSR. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, le siège éjectable est pour le plaignant. Quant au chef suprême, Ponce Pilate aux mains propres, c’est tout juste si on ne lui offre pas un trône à Berne. Est-ce vraiment ainsi que les hommes vivent???
Bonnes vacances tout de même.
Le blog de Nina Brissot 