Lorsque l’on est stratège en politique, et Dieu sait s’il y en a, la vie actuelle au Palais Fédéral doit être jouissive. Je te mets encore une femme, te retire un homme, pose un radical, déplace un socialiste, resitue un udc, bouge un pdc et, pourquoi pas, je place un outsider. Et puis non. La partie adverse pourrait prendre avantage d’une faille, on retourne donc le jeu, on reprend les mêmes, mais dans un autre sens. De fait, l’idée est moins d’élire une compétence que de bien placer les pions de tel ou tel parti. Les personnalités, permettant juste de modifier les stratégies.
On imagine alors, dessiné sur le sol, un immense jeu de go qui, pour ceux qui ne le connaissent pas, est un jeu de stratégie combinatoire abstrait. Ses règles sont simples, il suffit de poser ses pions de manière à asseoir sa situation en capturant celle de l’autre. Sa richesse tactique comme la profondeur stratégique du jeu permettent d’importantes variations, tant en droite ligne qu’en circonvolution. Un jeu propice pour y situer aux bonnes intersections toutes les arrière pensées électorales pour 2011.