Naturellement, nous avons tous autour de nous un parent, un enfant, un ami, démoli à coup de crosse ou abattu par une arme à feu comme on en voit dans tous les films américains. Cela se passe en général après une course poursuite en voiture ou dans le méandre d’entrepôts style Hollywood. Naturellement, le phénomène est si étendu qu’il nécessite un état d’urgence, une mobilisation générale, un raz-de-marée médiatique, une révolution fleurie pour faire cesser cela immédiatement. Sans quoi, la potentialité de l’usage abusif d’armes pourrait empirer. La cause est sans doute noble, quant à l’urgence, elle reste à être prouvée. Mais c’est pour elle que l’on engage les deniers du cochon de payant, qu’on lui demande de se prononcer par un vote populaire, que l’on mobilise les services de la Confédération, des Communes, de la poste, des imprimeurs, et une consultation isolée supplémentaire du peuple pour cet objet d’extrême urgence. Peut-on nous dire pour quelle raison cette votation n’a pas pu attendre qu’un autre objet tout aussi urgent soit soumis au peuple?